Le kamishibaï
Le kamishibaï (kami : papier / shibaï : théâtre) est une technique de contage d’origine japonaise basée sur des images défilant dans un petit théâtre en bois appelé butaï.
Une tradition japonaise …
Le kamishibaï est un style de narration japonais qui est apparu peu après 1925 au qui s’est beaucoup développé entre les années 1930 et 1950.
Traditionnellement, le gaitô kamishibaiya ( conteur de rue avec kamishibaï) circulait à bicyclette, à l’arrière de laquelle était posée une boite en bois surmontée du butai, et s’arrëtait à à un carrefour. Il annonçait annonçait alors sa présence au moyen des hyôshigi, sorte de claves en bois à base rectangulaire.
La représentation était gratuite, mais le conteur gagnait sa vie en vendant des bonbons au public essentiellement constitué d’enfants.
Les enfants qui achetaient des bonbons au conteur avaient alors droit aux meilleures places.
Le conteur ouvrait alors le butaï dans lequel il avait inséré des planches cartonnées illustrées. Chaque planche illustrait une partie de l’histoire. Il pouvait y avoir un texte au dos des planche, ou de brèves notes sur lesquelles s’appuyer, mais généralement, le conteur préférait improviser. Il se plaçait généralement sur le côté du butaï et pouvait jouer sur le passage d’une planche à l’autre pour dynamiser davantage le récit, variant le rythme afin d’obtenir différents effets : passage brusque, lent, saccadé, par étapes…
Il proposait généralement trois histoires de styles différents : une histoire comique, une histoire plutôt mélodramatique à l’adresse des filles et une histoire d’aventure pour les garçons.
Il s’agissait souvent de feuilletons dont la suite était donnée à chaque nouvelle visite au village.
Pour en savoir plus sur l’histoire du kamishibaï, consulter notre page dédiée à ce sujet :
Bibliographie
Deux ouvrages de référence : un album jeunesse et un livre pédagogique:
– Le bonhomme kamishibaï d’Allen Say – École des Loisirs, 2007
Cet album raconte l’histoire d’un vieil homme japonais qui reprend le métier de bonhomme kamishibaï.
– La boîte magique d’Edith Montelle – Callicéphale, 2007
Le kamishibaï : histoire, utilisations, perspectives.
Sitographie
Où trouver des kamishibaïs ?
Les Éditions du Pas de l’échelle :
http://www.editionsdupasdelechelle.com/kamishibai.html
Callicéphale :
https://www.callicephale.fr/fr/boutique/collection/kamishibai/
Lirabelle :
https://www.lirabelle.fr/categorie-produit/kamishibai/
Kamishibaïs Éditions :
La maison du kamishibaï vend butaïs et kamishibaïs de différents éditeurs :
http://www.pemf.fr/kamishibai/
Des kamishibaïs numériques japonais (site en anglais )
https://web-japan.org/kidsweb/folk/index.html
Pour construire un butaï
Fabriquer son propre butaï vous permet de choisir sa dimension: en effet, les kamishibaïs du commerce sont souvent de dimension d’origine qui ne correspond pas à nos dimensions de pages. Vous pouvez si vous le fabriquez, choisir de le faire en A3 ou même en A2…
L’excellent site « Le jardin de Kiran » propose des « tutoriels » pour fabriquer des butaïs en différents formats :
Plans de fabrication du butaï en grand format (A3 ou A2): Le plus simple à utiliser si vous voulez utiliser vos propres illustrations ou les dessins des élèves :
Fabriquer un Butaï : Modèle pour un Kamishibaï Grand Format
Plan de fabrication au format japonais traditionnel (cela vous conviendra si vous utilisez les contes en kamishibaï vendus dans le commerce):
http://www.lejardindekiran.com/fabriquer-un-butai-modele-pour-kamishibai-traditionnel/
Au format A4 et en carton:
Pour fabriquer les planches du kamishibaï
Différentes techniques sont possibles :
– On peut dessiner toutes les planches :
Par exemple, voici un superbe kamishibaï « Nassredine, son fils et l’âne » (image d’Emmanuelle Herrada):
Mais c’est un long travail !!
Un stage avec Agnès CHESNE (plasticienne) nous a permis de découvrir une autre technique : faire un fond pour toute l’histoire et ensuite, faire des photos avec les personnages. Voici donc quelques idées :
1- On prend des jouets pour chacun des personnages et on les prend en photo devant le fond :
Voici par exemple, le travail de Marianne Chassat. Un décor avec un peu de papier et quelques accessoires et … une première photo !
Marianne a utilisé des playmobils pour réaliser le kamishibaï du petit bonhomme de pain d’épice, toujours en faisant des photos sur le décor de départ. Elle a aussi cuisiné un petit bonhomme en biscuit !
2- Avec des peluches…
… en gardant la technique des photos sur un fond.
Voici par exemple la création de Claude Hébert à partir de l’histoire « Ours qui lit »:
Claude a joué avec des plans différents sur un même décor.
Des réalisations par des enfants
Des exemples en maternelle :
Laurence Fustec, conteuse de notre association, partage les réalisations faites avec ses élèves en école maternelle:
Un conte créé par les élèves : Stella découvre la mer.
Le conte de L’énorme potiron à la manière de Warja Lavater. Les illustrations sont sous forme de planches de kamishibaï (et non en livre accordéon comme les créations de W. Lavater). Mais, on retrouve l’idée de représenter chaque personnage par différents points de couleur :
Des exemples en élémentaire :
Chantal Millet a mené un travail sur le conte avec des élèves d’Ulis-Ecole.
Les enfants ont inventé une histoire en s’appuyant sur une structure type et ont créé les illustrations avec la technique des photos évoquée ci-dessus. Les enfants ont choisi un environnement (l’Afrique pour une histoire, la banquise pour une autre), ont observé des photos de paysages et verbalisé leurs observations en vue de la préparation du décor. Puis, ils ont créé le décor avec peinture et matériaux de récupération (plaques de polystyrène par exemple pour une banquise).
Des animaux en plastique (type Schleich) ont été utilisés pour les personnages.
« Panique sur la banquise », inventé à partir de la structure du conte « Le ciel tombe » (voir la ressource « contes énumératifs »):
Contée devant les enfants de la maternelle :
« Un bateau pour l’Afrique« , inventé à partir de la structure du conte « La coque de noix » (voir la ressource « contes énumératifs »):